La Cathédrale Saint‑Jean de Lyon

Au Vème siècle, la communauté chrétienne de Lyon construit plusieurs églises sur les bords de Saône, en hommage aux martyrs de l’an 177 (saint Pothin, sainte Blandine…). De 1170 à 1480 sur ce même emplacement, s’élève une nouvelle cathédrale du nom de « Saint-Jean-Baptiste et Saint-Étienne ». Le mariage entre les styles roman et gothique, voire gothique flamboyant, témoigne de cette longue entreprise. La cathédrale est endommagée par les guerres de religion en 1562, puis par la Révolution française et lors du siège de Lyon en 1793. D’importantes restaurations se succèdent, du XIX au XXIème siècle.

La cathédrale, est communément appelée « Cathédrale Saint-Jean » ou « Primatiale Saint-Jean ».

L’embellissement sculptural de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Jean est réalisé au tout début du XIVème siècle, Pierre III de Savoie étant archevêque de Lyon. En 1307, Philippe le Bel s’accorde avec les chanoines de la cathédrale et l’archevêque de Lyon, pour établir la souveraineté royale sur la ville. Lyon ne fait plus partie du Saint-Empire romain germanique, la ville est annexée en 1312 au Royaume de France. La même année, Clément V dissout l’Ordre des Templiers. En 1320 la charte « Sapaudine » officialise le passage du pouvoir de l’archevêque Pierre III de Savoie au Consulat de la ville de Lyon. L’archevêque de Lyon, Pierre III de Savoie meurt en 1332…

Les Médaillons

Sur les soubassements des trois portails de la cathédrale est sculpté un ensemble impressionnant et original de 320 bas-reliefs quadrilobés: les médaillons. Datés de 1310, ils présentent une certaine ressemblance avec les bas-reliefs des portails de la Calende et des Libraires de la cathédrale de Rouen (1280).

La lecture de ces médaillons n’est pas particulièrement évidente. Ils illustrent des sujets très divers où le religieux est loin d’être dominant. En 1880, Lucien Bégule a écrit une remarquable monographie sur la cathédrale *. Il a proposé une description et une interprétation détaillée et documentée de chaque médaillon, en grande partie reprise dans ce document.

Les portails latéraux montrent des médaillons apparemment distribués au hasard, comme si les sculptures relevaient du libre-arbitre, de l’imagination des sculpteurs. Ils peuvent se classer en différents thèmes comme : symbolique religieuse, figures hybrides, et nombreuses scènes de la vie monastique et du quotidien de l’époque.

Le portail central reprend également ces thèmes mais se distingue par une organisation des médaillons en « bandes dessinées sculptées » évoquant des versets de l’Ancien et du Nouveau Testament.

* Bégule (Lucien) : Monographie de la Cathédrale de Lyon. Lyon, 1880, pp 57/69.